Les éditions Ousia

Essais philosophiques

La proximité et la question de la souffrance humaine

30,00 €, 2005, 759p., ISBN : 2-87060-116-6

L’anéan­tissement des distances par les moyens de la techni­que moderne a mis en évidence le rôle primordial des proximités relationnelles de l’homme avec lui-même, avec les autres et avec les choses. Cette ambivalence éclaire la triple structure de la souffrance, d’après laquelle la souffrance s’impose par sa singu­larité, se diffuse aux autres qui l’éprouvent autre­ment que l’être souf­­frant et se laisse transfigurer par les discours poli­tiques, les psychothérapies, les médias, la litté­rature et les mythes. C’est à travers ces pratiques que l’auteur puise les liens inex­tricables entre proximité et souffrance. Cette tâche devient d’autant plus difficile que la techni­que révèle également la com­plexité des choses, ce qui ajoute une antinomie radicale, le proche devenant éloi­gné et immaîtrisable. Pour surmonter cette antinomie, nous formons des configu­rations qui tentent de combler le champ im­mense qui s’étend entre notre cerveau et les confins de l’Univers. C’est la littérature qui réussirait le mieux à faire voir la complexité du réel. Pourtant, aujourd’hui, c’est la technique qui investit la Nature d’une présence humaine et édifie un monde technico-écono­mique, fonde­ment de notre époque, où la domi­na­tion mal parta­gée de la globa­lisation multi­plie les souf­frances, empê­chant la mondia­lisation sociale et culturelle de se constituer dans un cadre plus favorable à la dignité humaine. Selon l’auteur, seuls des nouveaux rapports de l’homme au monde, dominés par des proximités qui tiendraient enfin compte de la souf­france comme mesure, et non comme conséquence d’un mal, pour­raient ouvrir des chemins d’espoir pour l’humanité.