Les éditions Ousia

Essais philosophiques

Cognitio imaginativa. La phénoménologie herméneutique de Gadamer

27,44 €, 2002, 479p., ISBN : 2-87060-100-X

L’auteur montre que Gadamer assigne à l’herméneutique la tâche de penser “le tout de l’expérience du monde”, en s’appuyant sur un “soi phénoménologique”, qui n’est pas expressément thématisé dans Vérité et méthode (1960). L’ouvrage expose la structure de la phénoménalité, c’est-à-dire l’ajointement sur le “fond” duquel quelque chose peut apparaître à quelqu’un. D’où résulte une tension, féconde, entre les points de départ apparemment régionaux que sont l’art et les sciences de l’esprit, et la visée rectrice de l’herméneutique philosophique, qui s’accomplit dans le milieu du langage – étudiés dans Vérité et méthode. Le tout de l’expérience du monde ne se donne ainsi que “sous un certain aspect” dans l’art et dans les sciences de l’esprit, respectivement de façon “objective” et “subjective” ; avec le langage en revanche, est mis au jour, l’ajointement comme tel de la phénoménalité, parce que la phénoménalité est spéculativement liée au langage. Si la phénoménologie est herméneutique, c’est parce que la phénoménalité est le milieu de ce que Gadamer nomme “l’apparence vraie”, c’est-à-dire le milieu où quelque chose se montre à quelqu’un. La seule et véritable donnée est que nous comprenons quelque chose comme quelque chose. La manifestation est ainsi originairement liée à l’interprétation, l’apparence vraie a une teneur imaginale et donc métaphorique (bildhaft). C’est pourquoi Gadamer peut dire de la phénoménologie herméneutique qu’elle est une cognitio imaginativa.