Les éditions Ousia

Essais philosophiques

Approches de la fidelité

14,75 €, 2001, 183p., ISBN : 2-87060-086-0

paumen_apfSi la fidélité peut être vécue, elle ne pourra l’être que dans les aventureux prolongements d’une foi qui aura toujours été une autre foi. Ainsi en va-t-il, sous maints rapports, de la fidélité au service d’un amour ou d’une amitié, comme il en va de la fidélité à la garde d’un credo religieux ou d’une idéologie politique. Toute interrogation sur la fidélité aura donc requis, d’entrée, la médiation de la collégialité et de la temporalité. À la question que je me pose, lorsque je me demande aussitôt qui je suis (ou qui est l’autre-que-moi), serait-ce alors répondre que de se demander qui est fidèle à qui (et fidèle à quoi) ? Nous nous serons avisés, par suite, temps humain, comme de l’horizon que n’auront cessé d’ouvrir, à l’homme de la fidélité, les perspectives de la complémentarité même de nos propres exigences et de nos propres ressources. Parce que nos dépassements ne sauraient s’éployer que dans le déploiement de nos complicités, et parce que, – pour peu que nous nous trouvions convaincus de l’invincibilité de leur contamination, ­- nous ne saurions distinguer, à coup sûr, celles-ci de ceux-là, les vécus de la fidélité demeurent aléatoires et ambigus, voire défectifs et alors douteux. De Tourguéniev à James, de Conrad à Faulkner, le mystère de la fidélité aura donc été cerné, sous le même et double signe des antinomies de la valeur et des situations frontalières, dans le demi-jour de nos errances.