Les éditions Ousia

Essais philosophiques

N°21 Atomisme et sophistique. La tradition abdéritaine

19,20 €, 2009, 327p., ISBN : 978-2-87060-146-4

Les sophistes sont souvent considérés comme des individus isolés, fruits d’une génération intellectuelle spontanée, résistant à toute forme d’intégration à quelque tradition philosophique que ce soit. Le but de cet ouvrage est d’inviter à revoir – au moins partiellement – une telle perspective en mettant en évidence le rôle actif, souvent critique, en tout état de cause déterminant, que certains représentants de la sophistique ancienne – Protagoras, Gorgias, Antiphon, Anaxarque et Nausiphane – ont joué dans l’élaboration et dans la diffusion d’un courant philosophique précis dont le foyer se situe à Abdère.
La tradition abdéritaine, initiée par l’atomisme démocritéen, s’est développée de manière strictement parallèle à la tradition socratico-platonicienne, avec, à l’époque, une fécondité philosophique, une renommée et un rayonnement équivalents, même si les aléas de la transmission des textes ont largement – et définitivement – favorisé Platon. L’héritage abdéritain est particulièrement riche puisqu’il est au fondement du scepticisme de Pyrrhon et du matérialisme épicurien.
Cette richesse d’héritage, Abdère la doit, certes, à Démocrite mais aussi, sans aucun doute, à l’apport des sophistes, que leur influence prenne la forme d’une impulsion, d’une critique ou d’une radicalisation. En ce sens, la tradition abdéritaine constitue le cadre privilégié de débats philosophiques majeurs, qu’ils concernent l’interdit parménidien frappant le non-être, le conflit des apparences, le statut du logos, l’existence des dieux ou les fondements de la cité, avec, pour toile de fond, le débat “nomos/physis” qui oppose partisans de la convention et partisans de la nature.